Le mercredi 2 novembre 2022 sur France2, vous avez découvert le documentaire « Algériennes de France, l’héritage » de Bouchera Azzouz.
Nous lui devons des films magnifiques sur les femmes de l’immigration, notamment « nos mères , nos darones ».
Son talent est immense et elle a su saisir et valoriser les témoignages de quatre femmes franco-algériennes. Fadila Mehal, présidente des Marianne de la diversité, est l’une d’entre elles. Elle parle avec beaucoup de sincérité dans le film de cette cette Algérie qu’elle aime, qui l’a construite et qui lui a donné son premier engagement social et sa première conscience politique. Vous y découvrez aussi Samia Messaoudi, Dalila Kerchouche et Djamila.
C’est dans la salle bondée Colbert de l’Assemblée Nationale que les Marianne de la diversité ont renoué avec les manifestations après deux ans de mise en sommeil pour cause de la pandémie covid. Dans le cadre du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, elles ont organisé ce 15 mars un colloque avec pour thème « La places des femmes dans l’entreprise et dans les médias, un nouvel enjeu démocratique » qui a suscité l’engouement de 200 personnes (300 inscrits) venues écouter de nombreuses personnalités.
C’est Pierre-Yves Bournazel, député du 18ème arrondissement de Paris, qui a ouvert le colloque par un mot de bienvenue, suivi par le discours de Fadila Mehal, présidente des Marianne de la diversité. Puis se sont déroulées les deux tables rondes ponctuées par des questions avec la salle avec :
Roselyne Bachelot, Ministre de la Culture, en visio qui a fait part de son soutien à l’association, puis a dressé un état de lieu de la place des femmes dans le monde culturel et médiatique
Nadia Hai, Ministre déléguée auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargée de la Ville, qui est intervenue de façon forte et offensive en soutien à toutes les femmes inscrites dans un parcours d’émancipation.
Première table-ronde :
Marie-Jo Zimmermann, Députée de la Moselle et à l’origine de la loi dite « Loi Copé-Zimmermann » qui vise à instaurer un quota de femmes dans les conseils d’administrations ou COMEX des grands groupes,
Agnès Touraine, Présidente Act III consultants, Administrateur de sociétés, ex PDG de Vivendi Universal Publishing,
Anne-Marie Idrac, ancienne Ministre, administrateur de sociétés et consultante,
Marie-Virginie Klein, Auteure de « Femmes dirigeantes, comment elles ont osé ? » et Vice-Présidente de Willa
Les débats ont été modérés par Florence Gabay, Directrice des relations institutionnelles AD Education, Directrice Fondation Act With Impact, Vice-Présidente de l’Institut Robert Schuman pour l’Europe.
Seconde table-ronde dédiée aux médias modérée par Pascal Blanchard, historien, président de l’ACHAC :
Céline Calvez, député des Hauts de Seine, rapporteuse de l’étude sur la place des femmes dans les médias.
Bouchra Azzouz, co-Présidente de PDMD, réalisatrice
Marie-Laure de Sauty Chalon, Fondatrice de Factor K
Bruno Laforestrie directeur de développement à Radio France et président du comité diversité 360
Nadia Bey, DG de Fame radio Tv
Gérald-Brice Viret , directeur des antennes et des programmes de Canal +
Nora Melhli , co-fondatrice de la société de production Alef One et présidente du SPI audiovisuel (syndicat des producteurs indépendants)
Première table ronde
Les MDLD à La Tribune
Avec leur marraine Gisèle Bourquin, présidente de Femmes au delà des mers
Avec Myriam Bouslam
Fadila MEHAL et la ministre Nadia Hai
Une salle pleine
2me table ronde animée par Pascal Blanchard
Fadila Mehal avec Roselyne Bachelot, Ministre de la Culture
Les Marianne de la diversité ont décidé de s’engager au sein du collectif Front féministe par son adhésion en mars dernier. Retrouvez ci-dessous le manifeste de ce collectif.
Le FRONT FÉMINISTE présente un manifeste cosigné par 56 associations et réseaux de 7 pays
LIBERTÉ ÉGALITÉ FÉMINISME
Le féminisme est un engagement pour la justice, l’égalité et la dignité. Universaliste, laïque et solidaire, il rassemble des femmes et des hommes qui, partout dans le monde, combattent le patriarcat, système de violences et d’oppressions fondé sur l’affirmation de la supériorité masculine.
Depuis des siècles, des féministes agissent collectivement
pourl’égalité des femmes et des hommes, en droit et dans les faits
pour la liberté des êtres humains et la fin des rapports de domination
pour l’adelphité, c’est-à-dire un idéal associant fraternité et sororité.
En effet, nous constatons depuis le début du 21e siècle
la banalisation croissante de l’exploitation sexuelle de femmes et de filles
l’effacement du mot « femme » et du concept de sexe par des transactivistes qui agressent et menacent des féministes et des lesbiennes.
Nous dénonçons
la marchandisation des femmes par la prostitution, la pornographie et la location d’utérus
la culture du viol, inhérente au système patriarcal
le contrôle du corps et de l’apparence des femmes
l’effacement du sexeau profit du genre
Nous affirmons dix principes
La prostitution est une exploitation sexuelle machiste.
Il n’y a pas de droit à la sexualité. Dans de nombreux pays, les clients-prostitueurs sont, selon la loi, coupables d’un délit.
Une personne n’est ni une chose ni une marchandise. Les réseaux mafieux et les proxénètes qui organisent la traite d’êtres humains et exploitent la vulnérabilité de femmes et de filles commettent des crimes. Le consentement à un acte sexuel venant d’une femme exploitée lui est extorqué par la contrainte ou l’emprise. L’argent n’efface pas la violence.
Les personnes en situation de handicap ne veulent pas acheter des actes sexuels, même masqués sous l’appellation d’« assistance sexuelle », mais vivre dans une société plus ouverte et accessible, ce qui favorisera leur vie sexuelle et affective.
2. La pornographie normalise des violences sexuelles infligées à des femmes et à des enfants. Elle met en scène et propage massivement des images de prostitution, relève de la culture du viol et conforte l’ordre machiste.
3. La gestation pour autrui, qu’elle se revendique ouvertement commerciale ou prétendument « éthique », revient à louer l’utérus et la vie d’une femme, en programmant la cession d’un·e enfant comme d’un objet, pour satisfaire le désir de tiers commanditaires. Or un être humain ne peut faire l’objet d’un commerce : c’est un principe fondamental du droit. Un désir ne crée pas un droit. Il n’y a pas de droit à l’enfant.
4. Le viola pour unique responsable le violeur. La honte doit peser, non sur la victime, mais sur le coupable. Chercher des excuses au violeur, c’est être complice.
5. Les violences du conjoint ne sont pas de l’amour. L’emprise masculine dans le couple hétérosexuel relève de la possessivité et de la domination. On ne bat pas par amour. On ne tue pas par amour.
6. Le respect du corps et de son intégrité est un droit. Les filles et les femmes subissent contrôles et critiques de leur corps, trop gros ou trop maigre, hypersexualisé ou contraint à être dissimulé. Les mutilations sexuelles sont des crimes que l’obéissance à une tradition ne peut justifier.
7. Le voile islamique est une oppression sexiste. En Iran, en Afghanistan ou en Arabie saoudite, des femmes qui refusent de le porter sont harcelées, emprisonnées, fouettées, tuées. En Occident, des femmes subissent des pressions de leur entourage pour le porter, d’autres le portent volontairement, ce qui n’en modifie pas le sens discriminatoire ; pour autant, cela ne justifie pas des violences envers des femmes voilées.
8. Le sexe relève de la nature, et le genre de la culture;c’est l’association des deux qui constitue la personne. Le sexe est une réalité biologique, inscrite dans chacune de nos cellules, avec de multiples conséquences : production de gamètes, cycle menstruel féminin, etc. Le genre, ou sexe social, est une construction sociale et culturelle des rôles féminins et masculins qui promeut l’infériorisation du féminin et sa soumission au masculin.
9. Les « personnes trans » ont droit au respect de leur choix. Elles-mêmes doivent respecter les droits et les choix des femmes.
10. La mixitéfemmes-hommesest notre modèle de société. Néanmoins, les femmes ont droit à des espaces non-mixtes dans certains cas : pour se protéger de la violence masculine (toilettes, vestiaires, prisons ou refuges) ou pour exprimer des souffrances (groupes de parole). La non-mixité peut aussi être un choix politique (groupes féministes) ou de désir (rencontres entre lesbiennes). Quant au sport, admettre des « femmes trans » dans des compétitions féminines est inéquitable pour les femmes.
Des femmes et des filles cumulent plusieurs oppressions,
de par leur origine ethnique, leur couleur de peau, leur âge, leur apparence,
leur lesbianisme, leur pauvreté, leur handicap, etc.
Toutes ont en commun d’être du sexe féminin.
Nous sommes solidaires avec elles.
Nous voulons un monde juste.
Liberté Égalité Féminisme
Lancé le 8 mars 2022 par les Chiennes de garde et Zéromacho, ce manifeste du FRONT FÉMINISTE
Au 28 avril 2022, le manifeste du FRONT FÉMINISTE est cosigné par 56 associations de 7 pays (Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, États-Unis, France et Italie)
B = Belgique ; CAN = Canada ; D = Allemagne ; E = Espagne ; USA = États-Unis ;
F = France ; I = Italie
Pour certains collectifs internationaux, il s’agit de la section française.
F L’Amazone, activistes féministes radicales
F Amicale du Nid
F Bagdam Espace lesbien, Toulouse
F Centre Évolutif Lilith
F CHANCEGAL
F Chiennes de garde
F 50-50 Magazine
F Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution
F Collectif Féminicides par Compagnons ou Ex
F Collectif Femmes sans voile d’Aubervilliers
B Collectif Laïcité Yallah
F Collectif Libertaire Anti-Sexiste
F Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des femmes
E Comisión para la Investigación de Malos Tratos a Mujeres
F Conseil national des femmes françaises
F CoRP Collectif pour le respect de la personne
I Corrente Rosa
F CQFD Lesbiennes féministes
F le CRI, association abolitionniste de la prostitution
F Deep Green Resistance
F Encore féministes !
F Fédération Nationale Solidarité Femmes (73 associations en France)
E Feministas al Congreso
F Femmes contre les intégrismes
E Forum Femmes Journalistes Méditerranée
F Forum Femmes Méditerranée
F magazine Femmes icietailleurs
F Femmes libres, émission sur Radio libertaire
F Femmes Monde
F Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir
F Femmes solidaires
D Frauen für Freiheit
F Genre & Cultures
F Libres MarianneS
F Ligue des Femmes Iraniennes
F Ligue du droit international des femmes
D Mannheim gegen Sexkauf
F Les Marianne de la diversité
F Mémoire traumatique et Victimologie
D Migrantinnen für Säkularität und Selbstbestimmung
B Observatoire féministe des violences faites aux femmes
CAN Pour les droits des femmes-Québec
USA The Phyllis Chesler Organization
F Planning Familial 94, association départementale de Maisons-Alfort, Val-de-Marne
F 44 Vilaines Filles, association lesbienne féministe
F Radical Girlsss
F Rebelles du genre
F Regards de femmes
F Remue Méninges Féministe, émission sur Radio libertaire
F Réseau des VigilantEs féministes universalistes et laïques
F Réseau féministe « Ruptures »
F Réussir l’égalité femmes-hommes
F La révolution sera féministe, émission de Radio Galère, Marseille
B Synergie Wallonie pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes
F Women’s Declaration International – France
F collectif Ypomoni — Pour une approche éthique des questions de genre
F Zéromacho — Des hommes contre la prostitution et pour l’égalité femmes-hommes
Le gouvernement a impulsé avec volontarisme, en 2017, l’égalité entre les femmes et les hommes grande cause nationale du quinquennat.
Les avancées sont réelles, mais le chemin reste long et il reste des batailles à mener. Notamment en politique, car si la parité progresse au sein du monde politique, il reste encore beaucoup à faire. Après deux lois sur la parité dans le monde politique, accouchées dans la douleur, 38,7 % des députés à l’Assemblée sont des femmes ; au Sénat, elles sont 32 % ; 5 présidences de région sur 18 sont dévolues au femmes.
Comment ne pas s’alarmer quand les grands partis politiques font de la parité une variable d’ajustement et se défaussent sur l’opinion publique, jamais prête selon eux ? Pourtant, la France, c’est aussi cette nation féminine (53 % du corps électoral) qui doit maintenant trouver droit de cité dans les urnes.
Il faut réagir vite, et « Les Marianne de la diversité » ne resteront pas inactives. Le renouvellement de notre classe politique et notamment sa féminisation sont aujourd’hui une nécessité si nous voulons écouter et respecter la parole de nos concitoyens.
C’est pourquoi nous avons rédigé un manifeste de 7 propositions que nous vous invitons à signer.
Les Marianne de la diversité organisent le 15 mars 2022 à l’Assemblée nationale un colloque sur la place de la femme et de la diversité, autour de deux tables rondes et de l’éclairage de femmes et d’hommes inspirants, engagés dans le monde politique, entrepreneurial ou associatif.
Une décennie après la loi Copé-Zimmerman, où en est-on dans les CODIR, COMEX des grandes entreprises et autres instances dirigeantes ? Cette nouvelle gouvernance est-elle facteur de progrès, d’efficacité et d’innovation ? Quelles sont les résistances et comment y remédier ?
Comment faire reculer le sexisme et les préjugés dans les médias ? Comment instaurer de bonnes pratiques pour qu’il ne reste pas le champ exclusif d’un pouvoir dominé par les hommes ? Comment parvenir à un cinéma et un audio-visuel moins mâles et moins pâles ?
Attention : le pass vaccinal sera demandé à l’entrée de l’Assemblée nationale Les informations demandées lors de l’inscription sont nécessaires pour le contrôle d’entrée
Retrouvez ci-dessous le programme (cliquez sur « Suivant » pour accéder au détail)
Notre association a eu le plaisir de rencontrer le 16 décembre Nadia Hai, ministre déléguée auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargée de la Ville. Cette échange a été chaleureux et constructif, durant lequel il fut beaucoup question des femmes des quartiers populaires.
Nadia Hai a salué le travail entrepris par les Marianne de la diversité et souhaité que nous rejoignons son dispositif « Gilets roses » dédié aux femmes des quartiers populaires. Ce dispositif aura pour vocation de soutenir les collectifs de femmes des quartiers, souvent constitués de mères de familles, qui effectuent des missions de médiation.
Au nom des Marianne de la diversité, je suis intervenue ce 15 décembre 2021 au colloque « Diversité, parité et vie politique » au musée de l’Homme, pour évoquer la mémoire de l’écrivaine franco-algérienne Assia Djebar, 1ère femme issue du Maghreb élue à l’académie française en 2005.
La table-ronde était animée par Naima Yahi et Fréderic Callens, toujours bienveillants et attentifs. Laurent Kupferman a évoqué avec passion notre chère Joséphine Baker, femme libre et fraternelle.
Notre jeunesse a besoin d’identifications positives avec ces parcours de femmes et d’hommes, venus d’ailleurs qui font rayonner la France. J’ai pu y découvrir l’exposition magnifique « Portraits de France » du groupe de recherche Achac qui nous redit de façon éclatante que la France est riche de sa diversité qui rayonne dans le monde. Merci aux deux commissaires Yvan Gastaut et Aurélie Fauret Clemente-Ruiz ainsi qu’à Pascal Blanchard qui démontrent de façon incontestable que ces portraits sont un trésor pour notre patrimoine mémoriel.
Cette exposition et ce colloque ont été soutenus par Nadia Hai et Elisabeth Moreno.
Fadila Mehal, Présidente fondatrice des Marianne de la diversité
Grandes retrouvailles à Paris, avec l’union des étudiants juifs (UEJF) pour fêter le départ d’Orly Cohen-Lugassy qui a porté à bout de bras le dispositif Co-existe, un travail de médiation dans les quartiers populaires pour déconstruire les préjugés antisémites et raciaux. Ce dispositif que nous avons accompagné dès sa création en 2005 avec le club convergences présidé par Amar Dib puis avec les Marianne de la diversité.
Que de souvenirs, le voyage en Pologne pour découvrir le ghetto de Varsovie, le camp de Treblinka, juifs, musulmans unis et recueillis dans cette mémoire douloureuse. Tout le monde était au rendez-vous pour honorer le travail d’Orly, cheville ouvrière de ce dispositif accompagné par la sociologue Joelle Bordet et la psychanalyste Judith Cohen-Solal. Le souvenir de Bornia Tarall aussi qui a été avec les Marianne de la diversité l’interface de ces médiations inédites. Les anciens présidents de l’UEJF étaient là aussi, Yonathan Arfi (2003-2005), Raphaël Haddad (2007-2009), Arielle Schwab (2009-2011), Jonathan Hayoun (2011-2013), Sacha Reingewirtz (2013-2016), Sacha Ghozlan (2016-2019), Noémie Madar (2019-2021) et enfin Samuel Lejoyeux (2021), le président actuel.
Fadila Mehal, présente dès 2005 avec les Marianne de la diversité, a rappelé combien ces médiations étaient utiles à l’heure du péril antisémite et raciste. Dominique Sopo, président de SOS racisme, a lui aussi mis en garde contre ces temps incertains où le racisme doit être combattu de toutes nos forces.