Adhésion de l’association au Front féministe

Les Marianne de la diversité ont décidé de s’engager au sein du collectif Front féministe par son adhésion en mars dernier. Retrouvez ci-dessous le manifeste de ce collectif.


Le FRONT FÉMINISTE présente un manifeste cosigné par 56 associations et réseaux de 7 pays

LIBERTÉ ÉGALITÉ FÉMINISME

Le féminisme est un engagement pour la justice, l’égalité et la dignité. Universaliste, laïque et solidaire, il rassemble des femmes et des hommes qui, partout dans le monde, combattent le patriarcat, système de violences et d’oppressions fondé sur l’affirmation de la supériorité masculine.

Depuis des siècles, des féministes agissent collectivement

  • pour l’égalité des femmes et des hommes, en droit et dans les faits
  • pour la liberté des êtres humains et la fin des rapports de domination
  • pour l’adelphité, c’est-à-dire un idéal associant fraternité et sororité.

NOUS, RESPONSABLES D’ASSOCIATIONS FÉMINISTES,
affirmons le droit des femmes au respect de leur corps sexué
et cosignons ce manifeste en dix principes.

En effet, nous constatons depuis le début du 21e siècle

  • la banalisation croissante de l’exploitation sexuelle de femmes et de filles
  • l’effacement du mot « femme » et du concept de sexe par des transactivistes qui agressent et menacent des féministes et des lesbiennes.

Nous dénonçons

  • la marchandisation des femmes par la prostitution, la pornographie et la location d’utérus
  • la culture du viol, inhérente au système patriarcal
  • le contrôle du corps et de l’apparence des femmes
  • l’effacement du sexe au profit du genre 

Nous affirmons dix principes

  1. La prostitution est une exploitation sexuelle machiste.

Il n’y a pas de droit à la sexualité. Dans de nombreux pays, les clients-prostitueurs sont, selon la loi, coupables d’un délit.

Une personne n’est ni une chose ni une marchandise. Les réseaux mafieux et les proxénètes qui organisent la traite d’êtres humains et exploitent la vulnérabilité de femmes et de filles commettent des crimes. Le consentement à un acte sexuel venant d’une femme exploitée lui est extorqué par la contrainte ou l’emprise. L’argent n’efface pas la violence.

Les personnes en situation de handicap ne veulent pas acheter des actes sexuels, même masqués sous l’appellation d’« assistance sexuelle », mais vivre dans une société plus ouverte et accessible, ce qui favorisera leur vie sexuelle et affective.

2. La pornographie normalise des violences sexuelles infligées à des femmes et à des enfants. Elle met en scène et propage massivement des images de prostitution, relève de la culture du viol et conforte l’ordre machiste. 

3. La gestation pour autrui, qu’elle se revendique ouvertement commerciale ou prétendument « éthique », revient à louer l’utérus et la vie d’une femme, en programmant la cession d’un·e enfant comme d’un objet, pour satisfaire le désir de tiers commanditaires. Or un être humain ne peut faire l’objet d’un commerce : c’est un principe fondamental du droit. Un désir ne crée pas un droit. Il n’y a pas de droit à l’enfant.

4. Le viol a pour unique responsable le violeur. La honte doit peser, non sur la victime, mais sur le coupable. Chercher des excuses au violeur, c’est être complice.

5. Les violences du conjoint ne sont pas de l’amour. L’emprise masculine dans le couple hétérosexuel relève de la possessivité et de la domination. On ne bat pas par amour. On ne tue pas par amour.

6. Le respect du corps et de son intégrité est un droit. Les filles et les femmes subissent contrôles et critiques de leur corps, trop gros ou trop maigre, hypersexualisé ou contraint à être dissimulé. Les mutilations sexuelles sont des crimes que l’obéissance à une tradition ne peut justifier.

7. Le voile islamique est une oppression sexiste. En Iran, en Afghanistan ou en Arabie saoudite, des femmes qui refusent de le porter sont harcelées, emprisonnées, fouettées, tuées. En Occident, des femmes subissent des pressions de leur entourage pour le porter, d’autres le portent volontairement, ce qui n’en modifie pas le sens discriminatoire ; pour autant, cela ne justifie pas des violences envers des femmes voilées.

8. Le sexe relève de la nature, et le genre de la culture ; c’est l’association des deux qui constitue la personne. Le sexe est une réalité biologique, inscrite dans chacune de nos cellules, avec de multiples conséquences : production de gamètes, cycle menstruel féminin, etc. Le genre, ou sexe social, est une construction sociale et culturelle des rôles féminins et masculins qui promeut l’infériorisation du féminin et sa soumission au masculin.  

9. Les « personnes trans » ont droit au respect de leur choix. Elles-mêmes doivent respecter les droits et les choix des femmes.

10. La mixité femmes-hommes est notre modèle de société. Néanmoins, les femmes ont droit à des espaces non-mixtes dans certains cas : pour se protéger de la violence masculine (toilettes, vestiaires, prisons ou refuges) ou pour exprimer des souffrances (groupes de parole). La non-mixité peut aussi être un choix politique (groupes féministes) ou de désir (rencontres entre lesbiennes). Quant au sport, admettre des « femmes trans » dans des compétitions féminines est inéquitable pour les femmes.

Des femmes et des filles cumulent plusieurs oppressions,

de par leur origine ethnique, leur couleur de peau, leur âge, leur apparence,

leur lesbianisme, leur pauvreté, leur handicap, etc.

Toutes ont en commun d’être du sexe féminin.

Nous sommes solidaires avec elles.

Nous voulons un monde juste.

Liberté Égalité Féminisme 

Lancé le 8 mars 2022 par les Chiennes de garde et Zéromacho, ce manifeste du FRONT FÉMINISTE

est ouvert à la signature d’autres associations : front.feministe@gmail.com

Au 28 avril 2022, le manifeste du FRONT FÉMINISTE est cosigné par 56 associations de 7 pays (Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, États-Unis, France et Italie)

B = Belgique ; CAN = Canada ; D = Allemagne ; E = Espagne ; USA = États-Unis ; 

F = France ; I = Italie

Pour certains collectifs internationaux, il s’agit de la section française.

F L’Amazone, activistes féministes radicales

F Amicale du Nid

F Bagdam Espace lesbien, Toulouse

F Centre Évolutif Lilith

F CHANCEGAL

F Chiennes de garde

F 50-50 Magazine

F Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution

F Collectif Féminicides par Compagnons ou Ex

F Collectif Femmes sans voile d’Aubervilliers

B Collectif Laïcité Yallah

F Collectif Libertaire Anti-Sexiste

F Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des femmes

E Comisión para la Investigación de Malos Tratos a Mujeres

F Conseil national des femmes françaises

F CoRP Collectif pour le respect de la personne

I Corrente Rosa

F CQFD Lesbiennes féministes

F le CRI, association abolitionniste de la prostitution

F Deep Green Resistance

F Encore féministes !

F Fédération Nationale Solidarité Femmes (73 associations en France)

E Feministas al Congreso

F Femmes contre les intégrismes 

E Forum Femmes Journalistes Méditerranée

F Forum Femmes Méditerranée

F magazine Femmes ici et ailleurs

F Femmes libres, émission sur Radio libertaire

F Femmes Monde

F Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir

F Femmes solidaires

D Frauen für Freiheit

F Genre & Cultures

F Libres MarianneS

F Ligue des Femmes Iraniennes

F Ligue du droit international des femmes

D Mannheim gegen Sexkauf

F Les Marianne de la diversité

F  Mémoire traumatique et Victimologie

D Migrantinnen für Säkularität und Selbstbestimmung

B Observatoire féministe des violences faites aux femmes

CAN Pour les droits des femmes-Québec

USA The Phyllis Chesler Organization

F Planning Familial 94, association départementale de Maisons-Alfort, Val-de-Marne

F 44 Vilaines Filles, association lesbienne féministe

F Radical Girlsss

F Rebelles du genre

F Regards de femmes

F Remue Méninges Féministe, émission sur Radio libertaire

F Réseau des VigilantEs féministes universalistes et laïques 

F Réseau féministe « Ruptures »                                                         

F Réussir l’égalité femmes-hommes

F La révolution sera féministe, émission de Radio Galère, Marseille

B Synergie Wallonie pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes

F Women’s Declaration International – France

F collectif Ypomoni — Pour une approche éthique des questions de genre 

F Zéromacho — Des hommes contre la prostitution et pour l’égalité femmes-hommes

Manifeste pour la parité en politique

Le gouvernement a impulsé avec volontarisme, en 2017, l’égalité entre les femmes et les hommes grande cause nationale du quinquennat.

Les avancées sont réelles, mais le chemin reste long et il reste des batailles à mener. Notamment en politique, car si la parité progresse au sein du monde politique, il reste encore beaucoup à faire. Après deux lois sur la parité dans le monde politique, accouchées dans la douleur, 38,7 % des députés à l’Assemblée sont des femmes ; au Sénat, elles sont 32 % ; 5 présidences de région sur 18 sont dévolues au femmes.

Comment ne pas s’alarmer quand les grands partis politiques font de la parité une variable d’ajustement et se défaussent sur l’opinion publique, jamais prête selon eux ? Pourtant, la France, c’est aussi cette nation féminine (53 % du corps électoral) qui doit maintenant trouver droit de cité dans les urnes.

Il faut réagir vite, et « Les Marianne de la diversité » ne resteront pas inactives. Le renouvellement de notre classe politique et notamment sa féminisation sont aujourd’hui une nécessité si nous voulons écouter et respecter la parole de nos concitoyens. 

C’est pourquoi nous avons rédigé un manifeste de 7 propositions que nous vous invitons à signer.

>>> Signer la pétition sur Change.org <<<

Invitation : colloque « La place des femmes et de la diversité : un enjeu démocratique » à l’Assemblée nationale le 15 mars 2022

Les Marianne de la diversité organisent le 15 mars 2022 à l’Assemblée nationale un colloque sur la place de la femme et de la diversité, autour de deux tables rondes et de l’éclairage de femmes et d’hommes inspirants, engagés dans le monde politique, entrepreneurial ou associatif.

Une décennie après la loi Copé-Zimmerman, où en est-on dans les CODIR, COMEX des grandes entreprises et autres instances dirigeantes ? Cette nouvelle gouvernance est-elle facteur de progrès, d’efficacité et d’innovation ? Quelles sont les résistances et comment y remédier ?

Comment faire reculer le sexisme et les préjugés dans les médias ? Comment instaurer de bonnes pratiques pour qu’il ne reste pas le champ exclusif d’un pouvoir dominé par les hommes ? Comment parvenir à un cinéma et un audio-visuel moins mâles et moins pâles ? 

>>> Inscription obligatoire (entrée gratuite), cliquez ici <<<

Attention : le pass vaccinal sera demandé à l’entrée de l’Assemblée nationale
Les informations demandées lors de l’inscription sont nécessaires pour le contrôle d’entrée

Retrouvez ci-dessous le programme (cliquez sur « Suivant » pour accéder au détail)

Rencontre avec Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la Ville

Notre association a eu le plaisir de rencontrer le 16 décembre Nadia Hai, ministre déléguée auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargée de la Ville. Cette échange a été chaleureux et constructif, durant lequel il fut beaucoup question des femmes des quartiers populaires.

Nadia Hai a salué le travail entrepris par les Marianne de la diversité et souhaité que nous rejoignons son dispositif « Gilets roses » dédié aux femmes des quartiers populaires. Ce dispositif aura pour vocation de soutenir les collectifs de femmes des quartiers, souvent constitués de mères de familles, qui effectuent des missions de médiation.

Intervention au colloque « Diversité, parité et vie politique »

Au nom des Marianne de la diversité, je suis intervenue ce 15 décembre 2021 au colloque « Diversité, parité et vie politique » au musée de l’Homme,  pour évoquer la mémoire de l’écrivaine franco-algérienne Assia Djebar, 1ère femme issue du Maghreb  élue à l’académie française en 2005. 

La table-ronde était animée par Naima Yahi et Fréderic Callens, toujours bienveillants et attentifs. Laurent Kupferman a évoqué avec passion notre chère Joséphine Baker, femme libre et fraternelle.

Notre jeunesse a besoin d’identifications positives avec ces parcours de femmes et d’hommes, venus d’ailleurs qui font rayonner la France. J’ai pu y découvrir l’exposition magnifique « Portraits de France » du groupe de recherche Achac qui nous redit de façon éclatante que la France est riche de sa diversité qui rayonne dans le monde. Merci aux deux commissaires Yvan Gastaut et Aurélie Fauret Clemente-Ruiz ainsi qu’à Pascal Blanchard qui démontrent de façon incontestable que ces portraits sont un trésor pour notre patrimoine mémoriel.

Cette exposition et ce colloque ont été soutenus par Nadia Hai et Elisabeth Moreno.

Fadila Mehal, Présidente fondatrice des Marianne de la diversité

Invitation au colloque Diversité, Parité, Vie politique le 15 décembre 2021

Le colloque « Diversité, parité, vie politique : deux siècles d’engagements, de combats et de reconnaissance » s’attache à valoriser les femmes et les hommes qui se sont battus et engagés pour une l’égalité, dans l’espace politique et les élections depuis la Révolution française.

Ces luttes et revendications politiques traversent deux siècles d’histoire, des premiers engagements du XIXe siècle, en passant par les grandes figures politiques du XXe, jusqu’aux nouveaux enjeux de représentativité politique au XXIe siècle. Dans ce cadre, interviendront chercheurs et chercheuses, responsables associatifs, hommes et femmes politiques et acteurs et actrices du monde de la culture.

Fadila Mehal, présidente des Marianne de la diversité, interviendra lors de l’une des tables rondes intitulée « Parité/diversité : les grandes figures politiques du XXe siècle »

Un colloque organisé par le Groupe de recherche Achac, en partenariat avec le Musée de l’Homme et le Club XXIe siècle, et avec le soutien de la DILCRAH, de l’ANCT et de la Fondation mémoire pour l’esclavage.

>>> Programme complet et inscription à cette adresse <<<

Tribune : le mouvement #Metoo n’est qu’une étape dans le long chemin qui reste à parcourir

A l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes ce 25 novembre, notre Présidente Fadila Mehal a publié cette tribune dans le journal Marianne.

Article original sur marianne.net

Manifestation contre les violences faites aux femmes à Toulouse le 21 novembre 2021. NurPhoto via AFP

En matière de violences faites aux femmes, il y a désormais un avant et un après #Metoo, comme il y a eu par le passé un avant et un après la loi pour l’IVG de Simone Veil. Avec le hashtag #balancetonporc ou #balancetonbar, le féminisme s’est propagé de façon planétaire, prenant le monde à témoin d’une violence exercée contre le deuxième sexe, héritée de siècles de patriarcat. Comme chaque 25 novembre, journée internationale dédiée à ce mal(e?) endémique, en France les études se suivent et apportent leur lot d’interrogations, voire de contradictions.

La dernière en date, commandée à l’Institut CSA par la gynécologue Ghada Hatem de la maison des femmes de Saint-Denis, montre les limites et les paradoxes de ce féminisme offensif et l’ambivalence de ses retombées. Si en 2021 68 % des Français se déclarent féministes (16 points de plus par rapport à 2016) et c’est là une avancée significative, le contrepoint est que pour 70 % d’entre eux, paradoxalement la situation des femmes n’a pas changé ou même s’est dégradée depuis 2016.

Cette étude alourdit le chiffre de 10 % jusqu’alors admis de femmes victimes de violence, pour s’envoler à 56 % des femmes interrogées qui déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel et de viol pour 15 % d’entre elles. Et pourtant l’action gouvernementale en la matière est reconnue unanimement : Grenelle des violences faites aux femmes, numéro vert, modification de la loi, éducation à l’égalité, mesures coercitives ou préventives, la France rattrape peu à peu son retard pour suivre le bon exemple de sa voisine espagnole qui a vu le chiffre des féminicides baisser spectaculairement après une campagne anti-violences très efficace.

Si de nombreuses études ont démontré que les violences anti-femmes sont les mieux partagées quel que soit le milieu social, le territoire, le niveau d’étude ou l’origine, il n’en est pas moins vrai que certaines atteintes sont directement corrélées à des pratiques culturelles ou à l’emprise du religieux. Et les femmes issues de l’immigration en paient un lourd tribut. Entre les crimes d’honneur, les mariages forcés, les excisions et les tabous de la virginité, elles continuent de subir ces violences spécifiques qui s’apparentent à une double peine.

N’est-il pas temps de mettre un coup d’arrêt à ce double asservissement, en tant que femme d’abord (inégalité salariale, plafond de verre) mais aussi en tant que femme issue de l’immigration avec sa cohorte de violences supplémentaires (non-maîtrise de la langue, droit au séjour subordonné aux conjoints violents, etc.) ? Je sais qu’il n’est pas politiquement correct de stigmatiser les hommes issus de l’immigration, eux-mêmes victimes de discrimination et d’exclusion, il reste néanmoins qu’ils peuvent être victimes et bourreaux et cela doit être dénoncé.

De même les femmes handicapées subissent parfois de lourds supplices, comme le montre l’étude réalisée par la sociologue Johanna Dagorn en région Nouvelle Aquitaine qui porte sur le témoignage de 211 victimes. La Secrétaire d’État chargée des handicapés, Sophie Cluzel, a rappelé combien cette situation était prioritaire pour son ministère. Car aux violences sexuelles s’ajoutent pour les handicapées, les maltraitances physiques, verbales, alimentaires, médicamenteuses.

80 % des femmes handicapées, soit quatre femmes handicapées sur cinq sont victimes de violences. Elles se taisent le plus souvent car leur état de dépendance morale ou économique vis-à-vis de leurs agresseurs, la peur de représailles, rend leurs paroles rares voire étouffées. Comme les immigrées, les femmes handicapées restent le point aveugle de #Metoo. Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour voir déferler sur les réseaux sociaux, les hashtags qui rendent compte de leurs situations particulières ? #BalancetonMariageforcé, #BalanceTonHandicap.

En France, bien que la situation se soit améliorée au fil des ans, la question des violences faites aux femmes reste d’actualité et bien des bastilles sont encore à prendre. En Europe, depuis 1957 (traité de Rome), l’égalité entre les femmes et les hommes est devenue pour tous les États membres un principe fondamental.

Pourtant aujourd’hui dans certains pays d’Europe, la Pologne ou la Hongrie, les femmes sont de plus en plus dépossédées de leur intégrité physique et voient une brutale remise en cause de leur contraception et de leur droit à l’avortement. En Europe, la tendance ne va pas à une libéralisation des pratiques, à l’image de la Pologne avec une commission européenne impuissante à faire respecter l’IVG, l’Église catholique exerçant une forte influence sur les questions morales et sur la législation.

Tous les droits que l’on croyait acquis peuvent être remis en cause, c’est pourquoi la résistance est de mise et les féministes ne doivent jamais baisser les bras, même en Europe ! Et puis il y a le monde, le reste du monde. L’exemple afghan est terrifiant et limpide à la fois. Les talibans ont fait des femmes leurs cibles car elles représentent pour eux un marqueur civilisationnel. Ils essaient de nous bercer de propos doucereux et certains s’ingénient à nous répéter dans une vision idyllique : « ils ont changé ».

Mais en Afghanistan celles qui y vivent recluses, prises en otage racontent l’enfer des mariages des fillettes avec des vieillards, des viols au sein du mariage, des rapts, laissant épouvante et désolation dans le cœur des femmes. On le voit, le mouvement #Metoo a provoqué une profonde secousse planétaire, éveillant les consciences et libérant la parole de femmes. C’est indéniablement une avancée majeure, mais qui demeure malheureusement une étape dans le long chemin qui reste à parcourir.

À l’approche de ce 25 novembre, il est important de se rappeler que bien des femmes de par le monde subissent encore des violences psychologiques et physiques, certaines en meurent, et que le combat doit être poursuivi, par les réseaux sociaux mais aussi par des mesures radicales pour éradiquer la violence des Hommes.

Fadila Mehal, Présidente fondatrice des Marianne de la diversité

Rencontre avec l’UEJF

Grandes retrouvailles à Paris, avec l’union des étudiants juifs (UEJF) pour fêter le départ d’Orly Cohen-Lugassy qui a porté à bout de bras le dispositif Co-existe, un travail de médiation dans les quartiers populaires pour déconstruire les préjugés antisémites et raciaux. Ce dispositif que nous avons accompagné dès sa création en 2005 avec le club convergences présidé par Amar Dib puis avec les Marianne de la diversité.

Que de souvenirs, le voyage en Pologne pour découvrir le ghetto de Varsovie, le camp de Treblinka, juifs, musulmans unis et recueillis dans cette mémoire douloureuse. Tout le monde était au rendez-vous pour honorer le travail d’Orly, cheville ouvrière de ce dispositif accompagné par la sociologue Joelle Bordet et la psychanalyste Judith Cohen-Solal. Le souvenir de Bornia Tarall aussi qui a été avec les Marianne de la diversité l’interface de ces médiations inédites. Les anciens présidents de l’UEJF étaient là aussi, Yonathan Arfi (2003-2005), Raphaël Haddad (2007-2009), Arielle Schwab (2009-2011), Jonathan Hayoun (2011-2013), Sacha Reingewirtz (2013-2016), Sacha Ghozlan (2016-2019), Noémie Madar (2019-2021) et enfin Samuel Lejoyeux (2021), le président actuel. 

Fadila Mehal, présente dès 2005 avec les Marianne de la diversité, a rappelé combien ces médiations étaient utiles à l’heure du péril antisémite et raciste. Dominique Sopo, président de SOS racisme, a lui aussi mis en garde contre ces temps incertains où le racisme doit être combattu de toutes nos forces.

Article publié le 25 novembre 2021