La jupe verte, nouveau livre de Fatima Besnaci-Lancou, marraine des MDLD- Entretien

MDLD : Bonjour Fatime, peux -tu te présenter ?

Je suis historienne, spécialiste des camps d’internement et de regroupement durant la guerre d’Algérie et ses suites, notamment des camps de harkis en France.

Actuellement, je préside le conseil scientifique et culturel du Mémorial du camp de Saint-Maurice l’Ardoise. Je suis également membre du conseil scientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes.

MDLD : Pourquoi ce livre ? Que représente pour vous cette « jupe verte » ? 

Ce livre est dans la continuité de mes écrits depuis près de 25 ans maintenant. « La Petite jupe verte » , c’est d’abord le souvenir de l’été 1962, l’année de l’indépendance de l’Algérie. Toutes les femmes de ma génération ne peuvent que se souvenir des jupes vertes qu’elles ont probablement portées aussi. Les couleurs du drapeau algérien naissante étaient affichées partout. Même les trottoirs étaient peints en vert-blanc-rouge pour l’occasion. Ensuite, cette jupe verte évoque le tragique souvenir des  répressions subies par les familles de harkis durant cette période.

MDLD : Quels sont les thèmes essentiels de vos livres  ?

En tant qu’historienne, les thèmes de mes livres explorent des mémoires de notre histoire commune :

  • L’histoire des familles de harkis 
  • L’histoire des camps d’internement et de regroupement en Algérie 
  • L’histoire des Réfugiés Algériens au Maroc et en Tunisie durant la guerre d’Algérie 
  • L’application des Conventions de Genève durant cette même guerre

Belle soirée  à l’Espace des diversités et de la laïcité de Toulouse avec la projection du documentaire de Bouchera Azzouz, « Algériennes »

Le film a été suivi d’un débat animé par Ahmed Lrhziel, président de l’association Karavan et Fadila Mehal , présidente des Marianne de la diversité et l’un des personnages du film. Un débat de grande qualité sur le rapport entre la mémoire et l’histoire, la transmission aux jeunes et la place des femmes dans notre récit national. Belle soirée avec un film qui rend visible les femmes algériennes, ces combattantes de l’ombre.

Rencontre dédicace dans le cadre du forum France-Algérie

Le public, franco-algérien et français, composé d’universitaires et d’ami(e)s lecteur(ice)s, s’est réuni le 11 mai 2023 autour du roman de Houria Delourme-Bentayeb, Liberté, tel est son nom, aux éditions du Croquant. Le débat a porté sur des questions liées à la guerre d’Algérie et aux harkis. Les échanges riches et passionnants ont montré une réelle volonté de comprendre afin d’aller vers l’apaisement entre les deux pays. L’émancipation de la femme, en filigrane dans l’histoire, a également eu une bonne place.

Ce 17 mai à la Mosquée de Paris, le film « Algériennes en France : l’héritage » était à l’honneur, suivi d’un échange avec la réalisatrice @BoucheraAzzouz, @FMehal, la présidente des ‘Marianne de la diversité’ et Samia Massaoudi, fondatrice de l’association ‘Au nom de la mémoire’. 

Une assistance nombreuse composée notamment de femmes a permis un débat riche et ouvert à l’issue de la projection. Toutes ont interrogé le rôle des femmes dans la lutte de libération mais aussi leur place aujourd’hui au sein de la diaspora algérienne. Fadila Mehal a souligné l’importance de l’engagement citoyen des femmes issues de l’immigration Algérienne et leur rôle actif pour transmettre la mémoire d’une culture séculaire.